J’étais perdu en forêt depuis si longtemps. Après avoir tourné en rond sans jamais y avoir trouvé d’issue, comme dans un insolvable labyrinthe, j’ai décidé de m’arrêter et d’attendre.
Mon regard s’était comme moi égaré, découvrant l’inconnu pour finalement se poser sur un arbre en particulier. Il me semblait l’avoir déjà rencontré sans toutefois en être complètement certain. J’essaya de lui demander conseil :
« Arbre, où suis-je ? Lui demandais-je timidement. »
J’entendis quelques murmures, le vent souffla au travers son houppier dégarni, mais tout paraissait distant et confus. Son langage était vague comme la mer et ancien comme la Terre.
Je lui ai alors demandé des indications :
« Arbre, montre-moi le chemin pour sortir d’ici. »
Lorsqu’il m’a pointé la direction de ses centaines de bras et de ses milliers de doigts, j’étais encore plus déconcerté.
Rien à faire, la nuit tombait comme un voile souple et lourd à la fois. Les étoiles naissaient doucement sur mes rétines, révélant ainsi chacune des directions que l’arbre avait voulues me dévoiler plus tôt. Je commençais lentement à comprendre ce qu’il voulait dire, mais je devais soustraire les mots de mes phrases pour mieux comprendre.
Plus je parlais et plus je m’éloignais du sujet comme lorsqu’on veut expliquer le silence, plutôt que de rester silencieux.
Je me suis tu. Je me retrouvai enfin, j’étais simplement aux milieu des arbres. J’étais sans mot.
© Texte et dessin par Marc-André Huot.
Encre et crayon sur papier mi-teinte 9″x12″.
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