Parmi les innombrables arbres se cachait une merveilleuse forêt.
Ce n’était plus juste une agglomération de tiges de bois à la verticale, mais l’interaction des arbres par de multiples moyens plus ou moins subtiles.
Parfois le souffle du vent, lentement poussait une pomme de pin et finissait par dévaler une petite pente allant buter sur le cailloux qui avait plus tôt été déplacé par le quelques vers se cachant du soleil. À l’ombre et au frais sous la roche, c’est aussi les racines qui discutaient avec les milles pattes pendant que sur le dessus un tamia grignotait furtivement un bolet.
Plus loin un geai bleu quittait un merisier pour aller se poser dans sur un érable à sucre. Le temps d’un battement d’aile, une feuille quitta sa branche pour aller se déposer plus bas dans un groupe de fougères encore jeunes. Se déroulant discrètement tout près d’un courant d’eau, les pousses dansaient sous la lumière ondoyante réfléchie par l’eau.
Miroitant à la surface de l’eau, les arbres et les nuages s’agitaient. Sous cette trame, de petits poissons s’y glissait esquivant branches mortes, pierres et algues. Il y avait tant d’activité qui unissait ce lieu. D’infinis échanges d’information, de communication plus ou moins claires et d’une complexité hors de notre atteinte.
Tout était là depuis le début, mais fallait-t-il encore s’arrêter un instant pour y découvrir l’évidence cachée.
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© Texte et image par Marc-André Huot.