C’est entre les arbres que se trace les chemins de ceux qui, sans direction précise, ont été s’y perdre pour s’y retrouver. Entre les piliers de cette somptueuse cathédrale circule un vent qui rassemble et disperse.

En forêt, les oiseaux sont des messagers porteurs de secrets, passant d’une branche à l’autre sans jamais dévoiler l’ensemble du contenu de leur courrier. Ils laissent ici et là certains indices en apparence confus, mais qui après plusieurs écoutes peuvent devenir un peu plus intelligible.

Autrefois certains avaient appris cette langue, mais peu à peu leur savoir s’est envolé. Un curieux langage oublié depuis longtemps déjà. Certains jours d’automne, on dit qu’il est encore possible de lire certains passages aux travers les feuilles diaphanes.

Quand un souffle viendra détacher délicatement les dernières feuilles de novembre, tout s’effacera et retournera s’endormir à nouveau dans l’indicible.

© Texte et photo par Marc-André Huot.